« Oh! N’insultez jamais une femme qui tombe! » – Victor Hugo
Dans le cadre de la journée internationale des femmes, que choisir de mieux qu’un poème de Victor Hugo qui en 1882 devenait président d’honneur de la Ligue française pour le droit des femmes, héritière de l’Association pour le droit des femmes, association féministe fondée par Léon Richer. Il avait déjà traité du sujet de l’égalité des droits des hommes et des femmes dans le dernier chapitre de Quatrevingt-treize.
Quelle fin de poème magnifique!
Oh! N’insultez jamais une femme qui tombe!
Victor Hugo (1802 – 1885)
Recueil: Les chants du crépuscule
Oh! N’insultez jamais une femme qui tombe!
Qui sait sous quel fardeau la pauvre âme succombe!
Qui sait combine de jours sa faim a combattu!
Quand le vent du malheur ébranlait leur vertu,
Qui de nous n’a pas vu de ces femmes brisées
S’y cramponner longtemps de leurs mains épuisées!
Comme au bou d’une branche on voit étinceler
Une goutte de pluie où le ciel vient briller,
Qu’on secoue avec l’arbre et qui tremble et qui lutte,
Perle avant de tomber et fange après sa chute!
La faute en est à nous; à toi, riche ! à ton or!
Cette fange d’ailleurs contient l’eau pure encore.
Pour que la goutte d’eau sorte de la poussière,
Et redevienne perle en sa splendeur première,
Il suffit, c’est ainsi que tout remonte au jour,
D’un rayon de soleil ou d’un rayon d’amour!